Au fait, pourquoi ces mesures ?
Ces initiatives manquent de fondement. L'éducation civique est déjà enseignée, et les propositions de la municipalité, telles que la cérémonie de lever du drapeau, semblent déconnectées des réalités des enfants. L'efficacité de l'uniforme pour améliorer la citoyenneté n'est pas attesté, et les enfants sont abscent de ces décisions.
Mais qu’est-ce qu’on fait là ?
Ca peut paraître idiot présenté comme ça, mais il est important de rappeler que quand on propose une mesure, il faut savoir ce qu'elle est supposée faire et comment l'évaluer...
Si on entoure notre maison avec du sel, peut-on vraiment dire que ça fait fuir les lions ?
Et pourtant c’est ce qui se passe ici pour le port de l’uniforme et les fameux symboles de la République. Car avant de proposer une solution, il faudrait déjà faire le constat qu’il y a une problématique à résoudre.
Or, cette information... n’existe tout simplement pas ! Il est juste mentionné à travers la plaquette remise par mail le 20 Octobre 2023 que ces mesures sont pour “l’éducation civique”.
Mais à aucun moment il n’est posé le constat que nos enfants manqueraient d’éducation civique ! Et quelque part, c’est bien normal car il n'en manque probablement pas : L’éducation nationale n’a pas attendu 2023 pour se saisir du sujet. En effet, le programme scolaire inclut déjà un apprentissage via le parcours citoyen.
Les symboles de la République
D’ailleurs, parlons tout d’abord de la cérémonie de lever du drapeau. Il est très curieux de faire participer des enfants (surtout en maternelle) à une cérémonie dont ils ne comprennent pas les enjeux.
Les notions de liberté, égalité et fraternité sont en effet introduites et expliquées par les enseignants progressivement. De même que les symboles de la République. Notons aussi que l’apprentissage de la Marseillaise est déjà prévu au programme, avec son explication et sa mise en contexte.
On apprend dans divers articles que la proposition ici serait de célébrer des événements importants de la vie scolaire et de la République, comme la rentrée des classes, le 11 novembre et, potentiellement selon les interviews, le 8 mai.
La municipalité propose donc de célébrer les victoires de guerres dont les enfants n’entendront parler que bien plus tard, célébrant la bravoure de soldats dont la notion de sacrifice n’est pas concevable à un âge ou les plus jeunes apprennent tout juste la vie en communauté.
Tolérer les différences, c'est au programme
La notion de groupe, “d’équipe”, est déjà présente dans l’école à travers la classe. Il y est également inculqué la conscience morale, les règles de la vie sociale... L’école est avant tout un lieu d’apprentissage, et l’enseignement de la tolérance passe aussi par la différence.
Car la vie civile nous expose justement à côtoyer des profils très hétéroclites. Il semble donc saugrenu d’aller à l’encontre même de ce principe en proposant d’instaurer un conformisme stricte via l’uniforme dès l'enfance.
L’engagement est également mis en avant à travers l’élection des délégués de classe au collège et au lycée. A ce sujet il est d’ailleurs extrêmement regrettable que la mairie n’ait pas proposé de remettre en place le conseil municipal des enfants, disparu avec la pandémie de 2020 et ce malgré que la page y référant existe toujours.
Avec cet outil, la municipalité aurait en effet pu déjà discuter de son plan “Réussir l’école de demain” avec les principaux concernés. Considérer que nos enfants n’aient pas voix au chapitre est en soi particulièrement méprisant, alors qu’ils constituent notre avenir.
Mais finalement, est-ce que le port d’un uniforme permet d’avoir de meilleurs citoyens en fin de scolarité ? La question peut être posée, et l’a été ! Quel est donc le résultat de plusieurs dizaines d’années d’études sur le port de l’uniforme à l’école ?